La situation actuelle de la consigne et les conditions dans lesquels évoluent les valoristes soulèvent de nombreux enjeux et problématiques et, ce, à différents niveaux.

Problématiques d’ordre socio-économique :

Pauvreté et itinérance :

  • Diminution des opportunités de « petits boulots » permettant d’aller chercher des revenus d’appoint pour souvent ne pas tomber en situation d’itinérance. Le ramassage de consignes en échange d’argent constitue une de ces dernières options légales de « petits boulot ».

Conditions de travail difficiles des valoristes, discriminations et santé publique

  • Discrimination / « pénalité du pauvre » : le valoriste a plus de difficultés à récupérer l’entièreté du montant de sa consigne comparé au client « traditionnel », et ce à cause de barrières de certains détaillants : refus du retour de consigne, quantité ou montant maximum, obligation de consommer, refus de compter, achat en lot, etc.
  • Problèmes de santé / charges sociales pour la collectivité : rhumatisme, arthrose, coupures, … sont malheureusement de plus en plus répandus chez les valoristes. Cela est lié aux conditions de travail difficiles : fouille des poubelles souvent sans gants, longues distances à parcourir pour trouver des lieux de retour de la consigne, charges lourdes notamment liées aux contenants de verre.

Problématiques d’ordre environnemental et économique :

Pollution urbaine générée notamment par la (sur)consommation principalement « nomade » de contenant de boissons.

  • Absence d’infrastructures de recyclage suffisantes et adéquates notamment sur la voie publique et nombreux contenants jetés sur la voie publique générant des coûts pour les municipalités et les contribuables.
  • Plusieurs entreprises situées dans le centre-ville de Montréal, notamment celles de taille moyenne et les plus petites, ne disposent pas d’un service intégré de collecte ou de recyclage du verre, du plastique et du métal (VPM), incluant les contenants consignés.
  • Certains systèmes sont inefficaces car n’ont pas pris en compte la réalité des valoristes.
  • Le taux de recyclage résidentiel, via la collecte sélective à Montréal, est encore très bas: 24.7% (2010)

Problématiques d’ordre sociétal et communautaire :

Exclusion sociale des populations en situation de marginalité que sont souvent les valoristes

  • Absence de reconnaissance par les acteurs : malgré une contribution positive en termes de propreté et d’efficacité du système de consigne. Les gens ne voient pas ou ne veulent pas voir les valoristes.
  • Stigmatisation : les valoristes sont souvent associés directement à « l’itinérance » alors que leur travail permet justement à la plupart d’entre eux d’éviter de tomber dans la rue.

Absence de voix sur la place publique : Exclusion de décisions qui les concernent au premier plan tel que le recyclage sur la voie publique ou encore l’avenir de la consigne.

Absence de dialogue entre les acteurs formels et les acteurs informels que sont les valoristes : Tensions latentes ou ouvertes faute de compréhension / dialogue avec les dépanneurs, distributeurs, policiers, voisinage, etc.

Une grande variété d’acteurs est concernée par ces différents enjeux :

  • Les acteurs municipaux qui ont conscience de cette problématique via leur gestion des matières résiduelles et la responsabilité de nettoyage de la voie publique.
  • Les distributeurs et détaillants qui font face aux défis logistiques du retour de la consigne
  • Les organismes sociaux d’aide aux personnes en situation de marginalité mais aussi les organismes de santé publique constatant ces réalités sociales difficiles sur le terrain.
  • Les résidents locaux, les commerçants et institutions du centre ville sont sensibles à cet enjeu qui les affectent directement dans leurs interactions quotidiennes dans leur milieu.